Accompagner les PME, une nouvelle ère pour la finance inclusive ?
Conseiller à la direction de ADA et Président du Comité de Pilotage de la SAM, Luc Vandeweerd a travaillé pendant 20 ans à l'Organisation Internationale du Travail en tant qu'expert en coopératives et en microfinance. De 1992 à 2002, il est nommé Directeur du projet PASMEC au Sénégal, qui visait à soutenir le développement de la microfinance en Afrique de l'Ouest. Depuis 2002, il travaille pour l’ONG luxembourgeoise ADA.
La troisième édition de la Semaine Africaine de la Microfinance, communément appelée SAM, se tiendra à Addis Abeba, en Ethiopie, du 9 au 13 octobre. La SAM est une conférence dédiée au développement de l’inclusion financière en Afrique organisée par ADA, Afraca, AMT, le réseau MAIN, AEMFI et AMFI. A cette occasion, nous avons interrogé Luc Vandeweerd, conseiller à la direction de ADA, sur le thème de la conférence, "l'accompagnement des PME".
Pourquoi avoir choisi comme thème le financement des PME en Afrique ?
Il est vrai que cette thématique est récurrente. Elle est d’ailleurs quasi aussi vieille que la microfinance et elle a fait l’objet de nombreuses études, projets, publications et conférences. Mais depuis environ une dizaine d’années, la situation du financement des PME en Afrique change, tout comme d’ailleurs la microfinance. De nouveaux acteurs apparaissent qui ciblent en particulier ce segment de clientèle qui demeure toutefois largement sous-financé. Je songe en particulier aux "Greenfield" qui étendent leur réseau d’agences ici et là et qui désormais concurrencent les banques sur ce public cible. Au niveau des banques justement, certaines d’entre elles se proclament "Banques des PME" ! D’un côté, nous avons donc une montée en gamme de la part de certains organismes de microfinance et de l’autre, une descente sur ce marché particulier d’autres organismes de financement, banques et fonds d’investissement pour la plupart. C’est ce qu’on appelait auparavant et ce que l’on appelle toujours la mésofinance ou le chaînon manquant de la finance et il a semblé utile, au niveau des organisateurs de la Semaine Aficaine de la Microfinance (SAM), de se pencher sur cette thématique pour plusieurs raisons.
Au Nord comme au Sud, le segment des TPE/PME représente l'un des principaux moteurs de croissance économique et de développement de l'emploi.
Quelles sont les principales raisons de ce choix ?
Au Nord comme au Sud, le segment des TPE/PME représente l’un des principaux moteurs de croissance économique et de développement de l’emploi. L'objectif de la conférence consiste donc à explorer les différentes solutions en cours pour financer et accompagner les très petites, petites et moyennes entreprises (TPE/PME). La thématique de l’emploi, et en particulier l’emploi au niveau des jeunes, constitue en effet un sujet d’importance primordiale pour le développement du continent africain. Cette question de l’impact en termes de création d’emplois au niveau des TPE/PME sera particulièrement ciblée non seulement au cours de la conférence mais aussi lors des autres événements qui se tiendront en marge de la conférence et qui se pencheront sur des questions concrètes comme :
- Qui finance aujourd’hui les TPE/PME ? Quelles sont les caractéristiques de ces financements, les difficultés rencontrées, les parts de marché conquises, les dispositifs opérationnels déployés ?
- Quel est le rôle de l’Etat, des bailleurs de fonds et des institutions financières internationales pour le développement de solutions pérennes permettant le financement et l’accompagnement des TPE/PME ?
- Quels sont les exemples d’initiatives réussies de financement des TPE/PME et quelles leçons en tirer pour leur réplication ?
D’où le thème retenu pour cette 3ème édition : "Accompagner les PME : une nouvelle ère pour la finance inclusive".
Que fait concrètement ADA sur ce thème et en particulier en Afrique ?
Nous avons récemment décidé de travailler sur cette problématique car nous sommes persuadés qu’en matière de lutte contre la pauvreté, si on veut peser réellement sur l’élévation du niveau de vie des personnes, il faut aller au-delà du microcrédit. Celui-ci a le mérite de financer le plus souvent des activités de survie ; seulement au moindre choc économique ou tout simplement de la vie, il faut tout refaire ! D’où l’intérêt de monter en puissance en termes de montant et de durée pour financer des activités plus productives.
C’est ce que nous voulons faire avec une première série de nouveaux projets pilotes en 2018 mais en restant fidèle à notre approche développée depuis 1994 à savoir : trouver le bon équilibre entre appuis financier et non financier et permettre aux clients de la microfinance de sortir de la pauvreté de manière durable. En termes plus académiques, on parle "de l’inclusion financière à l’inclusion économique et la création d’emplois", thème de la SAM cette année.
ADA a d’ailleurs effectué une étude pratique sur le financement des TPE/PME en Ethiopie. Son objectif était d’identifier les profils des entrepreneurs éthiopiens, ayant commencé comme microentrepreneurs et sont ensuite devenus petits ou moyens entrepreneurs, afin de comprendre leur parcours et les dispositifs d’accompagnements obtenus. Les résultats (qui seront présentés à la SAM) montrent que ces entrepreneurs utilisent les IMF pour le crédit et les banques pour les services connectés tels que la gestion de la trésorerie et les opérations de transferts d’argent. L’étude confirme que si les entrepreneurs ont un fort potentiel de création d’emplois nouveaux, ils ont en revanche peu de garanties à offrir. Enfin, si les fournisseurs de "BDS (Business Development Services)" sont appréciés par les entrepreneurs, les services rendus ne correspondent pas toujours à leurs besoins. Il est vrai qu’en Ethiopie, il n’y a pas de marché de fournisseurs privés de BDS. Des partenariats publics-privés sur ce point sont à construire, ce qui permettrait d’améliorer la qualité des services rendus aux entrepreneurs. C’est l’une des recommandations proposées.
Bonjour,
Je m'appelles monsieur LOEMET Rey Quelor, je suis Responsable administratif et financier dans la structure EHAZ-SOFT. mon commentaire s'est que le monde a pris une autre direction tant du point de vue macroéconomique, socio-économique, microéconomique, aspect financier que du point de vue démographique ainsi, nous les citoyens du monde, nous devons savoir une chose que le système capitaliste est entrain de plonger l'humanité dans un déséquilibre, la basse classe, la classe moyenne subit une sorte de pression en matière de travail et manque des moyens financiers pour équilibrer les économies de différents pays. En fait, la classes des riches au niveau mondial possède une grande part de liquidités alors qu'ils consomme moins au niveau de divers marchés. En réalité, je veux dire que tant que les riches ne finance pas les pauvres les marchés du monde entier ne seront jamais équilibrés et les vont toujours aller en déséquilibre. En temps normale, les PME doivent être accompagner pour qu'à leur tours eux, paieront les salaires à la basse et moyenne classes qui à leur tours achèteront et ainsi le phénomène de la répartition des richesses va atteindre son optimum de Pareto. Les entreprises tombent dans la banqueroute parce que la basse et moyenne classes qui englobent une population totalement supérieure à la classe des riches ne disposent pas les moyens financiers pour payer dans divers marchés et dans les entreprises.
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