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Les données, meilleur allié des gouvernements en temps de crise [Avis d’expert]

La crise sanitaire sans précédent dont la majorité des pays fait actuellement l’expérience requiert une augmentation du nombre d’outils nécessaires à l’endiguement de la pandémie du COVID-19, ainsi que l’utilisation plus poussée des technologies de données, en plus des mesures conventionnelles.  Cette approche est valide pour toutes les épidémies et se révélera bénéfique en cas de crise sanitaire future.

Dans la course contre la montre dans laquelle les autorités se sont engagées dans le but de limiter les effets de la pandémie de Coronavirus et le bilan des décès associés, l’analyse des métadonnées créées quand nous utilisons nos téléphones portables pourrait se révéler être un important allié, pour plusieurs raisons. Premièrement, elle permet de mieux faire respecter les instructions relatives au confinement, en observant les mouvements de la population, et deuxièmement, elle vérifie les contacts des personnes infectées.

En Lombardie, la région d’Italie la plus affectée – l’Italie étant le pays d’Europe le plus affecté par l’épidémie de COVID-19 –, les opérateurs de télécoms ont mis à la disposition des autorités les données relatives à la localisation des appels mobiles, ce qui a permis de déterminer que seulement 60% de la population restait à la maison. Loin de permettre le suivi des terminaux mobiles, qui serait incompatible avec la réglementation européenne relative à la protection des données mise en œuvre à la mi-2018, ce procédé technologique donne aux autorités la possibilité de superviser la réduction des déplacements sur une certaine période.  Cette approche pourrait être imitée, comme le montre le projet en cours entre une start-up et l’École de Médecine de Hanovre, qui vise à déployer une plateforme d’analyse de données capable de suivre les personnes dont le test s’est révélé positif et leurs contacts, par exemple.  Bien sûr, un tel suivi requiert le consentement des personnes concernées.

Au-delà du soupçon spontané qu’elle pourrait engendrer, cette approche aiderait à faire respecter le confinement, à suivre les mouvements des individus s ayant été exposés au virus et ainsi à identifier les personnes risquant d’être infectées. L’utilisation des données de géolocalisation des smartphones contribueraient donc ainsi à ralentir la propagation du virus.

En Afrique, plus de 40 des 55 pays ont déjà confirmé des cas.  Bien que l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud soient les régions les plus affectées du continent, les faits montrent que  presque aucun pays n’a été épargné. L’Afrique du Sud, le Nigéria, le Sénégal, le Mali, Madagascar, le Maroc, l’Algérie, le Kenya et le Ghana ont déjà totalement ou partiellement fermé leurs frontières.