Données désagrégées par genre dans les institutions financières : une perspective pragmatique

Face à la problématique de l’inclusion économique des femmes, les autorités de régulation, les investisseurs et institutions financières de développement attendent une mobilisation des institutions financières. Des ressources attractives dédiées sont mises à leur disposition à condition de les réinvestir dans des projets relatifs à l’inclusion financière des femmes, puis de fournir des rapports confirmant leur utilisation à bon escient. Au-delà des incitations externes, l’enjeu de l’inclusion financière des femmes est aussi de plus en plus intégré dans la mission et la stratégie des institutions financières.   

Les données désagrégées permettraient de mieux comprendre les comportements financiers et les interactions des femmes avec les services de l’institution, et leur analyse pourra révéler des opportunités commerciales (augmentation du taux d’utilisation de certains services, vente croisées, etc.), ou des biais opérationnels liés au procédures et politiques de l’institution (ex : taux d’approbation, etc.). 

Pour cela, il est essentiel d’analyser la situation de départ (la part de femmes dans le portefeuille et leurs comportements liés à l’utilisation des services), avant de construire une stratégie adaptée et de suivre ses retombées dans le temps. La donnée est au cœur de la démarche. Cependant, le chemin pour mettre en place un reporting « genre » fiable peut sembler être semé d’embûches.