Interview FinDev

Quel rôle pour la microfinance dans la lutte contre l’insécurité alimentaire ?

Résultats d’une étude menée par FINCA et entretien avec des représentants de DID et SOS Faim
Crédit photo : Hailey Tucker, CGAP 2016.

Dans les pays en développement, la pauvreté est concentrée dans les zones rurales et la subsistance de la plupart des populations rurales dépend de l’agriculture. Dans ce contexte, le développement agricole apparaît comme une stratégie prioritaire et comme un levier essentiel pour combattre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, premier des Objectifs du Millénaire pour le développement. Or le renforcement de ce secteur passe entre autres par une meilleure accessibilité aux services financiers. Le financement rural des pays en développement est donc plus que jamais considéré comme crucial, et depuis peu directement associé à la question de la sécurité alimentaire par un certain nombre d’acteurs.

FINCA a tout récemment mené une étude en Zambie et au Guatemala pour mieux comprendre le lien entre accès à la microfinance et sécurité alimentaire. DID a publié fin 2010 un document de positionnement intitulé « Financement agricole : un puissant outil de contribution à la sécurité alimentaire des populations » et a été à l’initiative, en tant qu’animateur du réseau Proxfin d’institutions de finance de proximité, d’une déclaration sur « la contribution de la microfinance à la sécurité alimentaire internationale ». En 2009, SOS Faim avait organisé au Luxembourg une conférence intitulée « Quand la microfinance lutte contre la faim ». Ce ne sont là que quelques exemples.

S’agit-il d’une simple « relecture » du thème du financement agricole, d’une manière neuve et plus percutante d’attirer l’attention et les ressources sur cette question difficile qui a insuffisamment progressé ? La microfinance n’a-t-elle pas simplement un effet indirect sur la sécurité alimentaire au même titre que toute autre intervention destinée à augmenter ou à sécuriser les revenus ? Existe-t-il des projets ou institutions de microfinance qui ciblent explicitement des groupes de population en insécurité alimentaire ?

Pour mieux comprendre les liens entre les deux domaines, nous avons trouvé intéressant d’interroger deux organisations luttant pour la sécurité alimentaire et considérant la microfinance comme un des moyens d’y contribuer. Celles-ci ont chacune un point d’entrée différent : la lutte contre l’insécurité alimentaire pour SOS Faim, la microfinance de proximité pour DID. Pour commencer, voici quelques éléments qui aident à cerner la notion de sécurité alimentaire, issus de l’étude de FINCA dont nous rapporterons aussi les principaux résultats en guise d’entrée en matière*.

Explorer les liens entre sécurité alimentaire et microfinance : une étude de FINCA en Zambie et au Guatemala

FINCA a lancé en 2010 un programme d’apprentissage pour mieux comprendre le lien entre accès à la microfinance et sécurité alimentaire en menant une étude sur ses clients en Zambie et au Guatemala. Celle-ci a comparé des groupes de nouveaux et d’anciens clients. Le renforcement de la sécurité alimentaire n’a jamais été un objectif en soi pour l’organisation, mais c’est de son point de vue un indicateur de résultat important pour les programmes destinés à renforcer la situation économique et le bien-être des clients.

La sécurité alimentaire englobe plusieurs dimensions : la disponibilité de denrées alimentaires, l'accès à ces denrées et leur utilisation. Les changements intervenant dans ces facteurs sont gérés par les ménages par le biais de stratégies d’adaptation.

La disponibilité de la nourriture renvoie à la production de denrées alimentaires, aux importations et exportations de produits alimentaires et à la structure des marchés, ainsi qu’à leur proximité avec les communautés.

L'accès se définit comme la capacité du ménage à obtenir de la nourriture. L'accès est principalement fonction des revenus et des prix. C'est sur cette dimension de la sécurité alimentaire que la microfinance peut avoir le plus grand impact en contribuant à l'augmentation des revenus.

L’utilisation que les ménages font des denrées alimentaires est aussi très importante. L'utilisation est elle-même multidimensionnelle et renvoie à des questions telles que les préférences alimentaires, les choix d’achat, l'accès à l'eau potable et à des aspects non alimentaires tels que les capacités d’assainissement et de stockage ou les soins de santé.

Mesurer le degré de sécurité alimentaire amène à s’intéresser aux stratégies d’adaptation des ménages lorsque la disponibilité ou l’accès sont compromis. La fréquence du recours à ces stratégies (solidarité communautaire, prêt familial, etc.) est révélatrice de la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire.

Deux principales mesures de la sécurité alimentaire sont utilisées : le score de diversité alimentaire (DDS) et le score de consommation alimentaire (FCS), score composite prenant notamment en compte la qualité, la diversité et la fréquence des prises d’aliments.

Résultats de l’étude
Sans grande surprise, l’étude montre que :

  • la grande majorité des clients de FINCA dans les deux pays ne souffrent pas d’insécurité alimentaire : comme les clients de microfinance doivent avoir une activité économique comme base de remboursement des prêts, la plupart génèrent déjà des revenus qui permettent la sécurité alimentaire ; en revanche des signes montrent qu'ils continuent d'être vulnérables aux chocs extérieurs sur ce plan.
  • les anciens clients ont des revenus plus élevés que les nouveaux clients (+25% au Guatemala et +18% en Zambie) et l’augmentation des revenus conduit à des améliorations dans la sécurité alimentaire, en termes d’accès et de diversité.

Sur la base d’une meilleure compréhension des différentes dimensions de la sécurité alimentaire et leur importance respective, FINCA souhaite maintenant intégrer la sécurité alimentaire dans le cadre de sa programmation et améliorer ses résultats dans ce domaine. Plus précisément, l’organisation prévoit d’intégrer des indicateurs relatifs à la sécurité alimentaire dans son système de performance sociale.

Entretien avec Isabelle Ouellet de DID et Marc Mees de SOS Faim

    1. Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

IO : Isabelle Ouellet, je suis chef de projets chez DID, spécialisée dans la microfinance rurale et son impact sur la sécurité alimentaire. Agroéconomiste de formation, je me suis particulièrement intéressée à la problématique de la stagnation de la productivité agricole dans les pays en développement.

MM : Marc Mees, ingénieur agronome de formation, je travaille dans la coopération au développement depuis 1983 et suis actuellement responsable du service d’appui aux partenaires de SOS Faim Belgique et Luxembourg.

    2. Depuis quand votre organisation fait-elle un lien explicite entre microfinance et sécurité alimentaire ?

IO : Le lien entre l’accès à des services financiers et la sécurité alimentaire est depuis longtemps implicite pour DID, mais certains événements récents ont contribué à ce que la relation entre le financement agricole et la sécurité alimentaire soit plus explicite : le sommet mondial de l’alimentation en 1996, la déclaration du Millénaire en 2000, la contribution de DID à la réflexion sur le rôle de l’agriculture dans le cadre du programme d’aide international de l’ACDI en 2002. Le premier positionnement institutionnel de DID en matière de services financiers agricoles a été publié en 2005.

En octobre 2010, au terme d’un séminaire dont le thème était « La microfinance : quelle contribution pour assurer la sécurité alimentaire ? », les membres du réseau Proxfin1 ont réitéré de façon formelle leur conviction envers la contribution de la microfinance à la sécurité alimentaire.

MM : SOS Faim est impliquée dans la microfinance depuis 1986, mais le lien n’est explicitement fait avec la question de la sécurité alimentaire que depuis une dizaine d’années.

    3. Finalement toute intervention destinée à augmenter ou à sécuriser les revenus est susceptible d’avoir un impact sur la sécurité alimentaire. En quoi/comment la microfinance peut-elle aller au-delà de ce lien indirect ?

IO : L’accès aux services financiers est certes un levier permettant d’augmenter et de sécuriser les revenus, mais fondamentalement, la finance de proximité est un outil d’émancipation des populations. Les institutions de microfinance offrent non seulement aux plus démunis des alternatives pour contrer les pratiques usuraires ou l’exclusion, mais contribuent, par l’accès aux services financiers, à l’organisation économique et à l’autonomie des petits producteurs qui sont à la base de la sécurité alimentaire.

MM : Le lien indirect est effectivement clair dans la mesure où un microcrédit est censé générer une augmentation du revenu qui permettra, entre autre, une sécurisation de l’alimentation.

Le lien direct a lieu quand l’objet même du microcrédit est d’assurer une amélioration de la production vivrière : crédits semences, intrants, crédits d’équipement. Nous avons plusieurs expériences en ce sens, par exemple, au Mali avec Kafo Jiginew, au Sénégal avec le fonds d’appui aux investissements agricoles de la FONGS, en Ethiopie avec du crédit « irrigation » chez DECSI (Tigré).

Il faut toutefois reconnaître que ces expériences sont difficiles parce que l’activité agricole est souvent risquée et trop peu rentable pour supporter les coûts du microcrédit. Une part de subvention est souvent nécessaire. En outre, la microfinance ne constitue pas une solution de type « panacée » aux problèmes d’insécurité alimentaire. D’autres facteurs entrent en ligne de compte et c’est d’ailleurs pour cette raison que SOS Faim développe trois axes de travail qui se complètent (plaidoyer en faveur de l’agriculture familiale, accès aux services financiers décentralisés, amélioration de la valeur ajoutée de la production agricole).

    4. L’étude de FINCA montre que la plupart des clients jouissent d’une relative sécurité alimentaire. On peut penser que les personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire sont logiquement parmi les plus démunies. Ont-elles réellement une capacité d’endettement ?

IO : J’aime bien le terme « relative » sécurité alimentaire, car il reflète bien la complexité de ce concept. Souvent associée à la quantité de nourriture disponible, la sécurité alimentaire réfère également à la qualité et la constance de l’alimentation pouvant assurer aux individus un état de santé convenable. Or, cette relative sécurité alimentaire caractérisant les paysans capables de s’endetter demeure fragile et le levier que procure l’accès au crédit agit directement sur les dimensions telles que la qualité des aliments consommés (diversité incluse) et la constance de cette disponibilité. Il reste que beaucoup n’ont que peu ou pas accès aux facteurs de production, ce qui entraîne un cercle vicieux en limitant leurs ressources de façon générale et donc, leur accès au crédit.

Ceci dit, les personnes les plus démunies qui n’ont pas la capacité de s’endetter doivent avoir accès à des services financiers allant au-delà du crédit. Le terme microfinance englobe d’ailleurs une multitude d’autres services financiers telle l’épargne, susceptibles de jouer un rôle de levier pour accroître la sécurité alimentaire.

MM : SOS Faim estime que la microfinance n’est pas nécessairement le meilleur outil pour les plus démunis, les plus fragiles.

    5. Votre organisation conduit-elle ou soutient-elle des projets qui ciblent explicitement des groupes de population en insécurité alimentaire ?

IO : La pauvreté dans les pays en développement a bien souvent un visage féminin. Les femmes des milieux ruraux sont particulièrement touchées par l’insécurité alimentaire et généralement exclues des systèmes bancaires. Certains de nos projets mettent au premier plan l’accès des femmes à des services financiers adaptés à leurs besoins.

Par exemple, l’un des objectifs spécifiques du projet de Professionnalisation des méthodologies de crédit agricole (PMCA) mené par DID et plusieurs partenaires de microfinance était l’inclusion des femmes par des activités de sensibilisation et la conception de produits et de méthodologies mieux adaptés à leurs besoins. Grâce au projet, les prêts octroyés aux femmes ont connu une hausse significative, passant de 3 % à 14 % des crédits totaux.

MM : SOS Faim soutient effectivement des actions qui ciblent des groupes de population en insécurité alimentaire. Par exemple en Ethiopie avec l’institution de microfinance DECSI qui appuie directement des petits paysans : un crédit à la production pour les foyers ruraux a été mis en place avec l’appui des autorités régionales du Tigré. Il représente 60% de l’activité totale de l’IMF qui compte 414 000 clients pour un encours de crédits de plus de 74 millions d’euros fin 2010.

    6. Dans vos activités, quels sont les projets, expériences ou résultats qui pourraient nous donner une idée plus concrète de la manière dont les services financiers contribuent à la sécurité alimentaire ?

IO : On rapporte que si l’on réduit les inégalités structurelles entre les sexes, on peut augmenter les rendements agricoles de plus de 20 % en Afrique2. Augmenter l’accès des femmes aux services financiers vient donc agir directement sur la sécurité alimentaire des ménages, les femmes étant responsables pour plus de 80% de la production alimentaire dans les pays en développement. Le projet PMCA, mené par DID en partenariat avec KAFO JIGINEW au Mali a permis à plusieurs femmes d’accéder au crédit et ainsi faire de leur activité une source de revenus leur permettant d’accéder à une meilleure sécurité alimentaire.

MM : Outre le cas de l’Ethiopie que je viens de mentionner, on peut citer un projet au Burkina Faso : avec la Fédération Nationale des Groupements NAAM (FNGN), un important réseau de Greniers de Sécurité Alimentaire a été mis en place pour assurer la sécurité alimentaire de la population en période de soudure dans une zone de plus de 700 000 habitants. S’il ne s’agit pas ici de microfinance, il est intéressant de voir que ce dispositif s’articule avec le réseau des Baoré Traditions d’Epargne et de Crédit initié également par la FNGN. Ce système financier décentralisé adossé au réseau des GSA gère en fait toutes les transactions financières du réseau des greniers de sécurité alimentaire.

    7. L’aspect multidimensionnel de la sécurité alimentaire et l’importance de questions étroitement liées comme les capacités d’assainissement et de stockage ou les soins de santé plaident pour la recherche de partenariats. Quels exemples peut-on donner ? Votre organisation expérimente-t-elle de tels partenariats ?

IO : Le projet PMCA mené par DID a comme objectif le développement et l’expérimentation d’un crédit investissement. Ce type de crédit vise à permettre aux agriculteurs d’accéder, par exemple, à des structures d’entreposage appropriées et des équipements de conditionnement permettant une meilleure conservation des aliments. Offrir ce type de crédit requiert que des partenariats soient établis de manière à assurer aux IMF un approvisionnement en capitaux cohérent avec la durée des crédits octroyés. La professionnalisation des méthodologies de crédit agricole a entre autres permis à KAFO JIGINEW d’établir des partenariats avec la BNDA, la BMS et la BOAD.

D’autres partenariats qui ont été expérimentés sont ceux qui permettent aux agriculteurs d’accéder au crédit dans la mesure où ils reçoivent un appui technique leur permettant d’optimiser leurs méthodes de production. Ces appuis techniques sont parfois fournis par des structures étatiques ou parfois par des centres de recherche ou projets.

MM : Pour nous c’est aux partenaires de SOS Faim sur le terrain qu’il appartient d’organiser cette approche multidimensionnelle ; SOS Faim les encourage à le faire et, le cas échéant, à mener des collaborations avec d’autres acteurs de la même zone. Dans le cas des GSA au Burkina Faso, c’est le partenaire, la FNGN, qui est à la base de l’articulation multidimensionnelle.

    8. La Déclaration de Québec met en avant le rôle de l’innovation pour contribuer à réduire l’instabilité des revenus liés à l’agriculture. Ce problème est aussi crucial qu’ancien. Quelles pourraient être ces innovations ?

IO : Expérimenter de nouveaux produits d’assurance agricole est un bon exemple d’innovation pouvant aider les agriculteurs à mieux gérer les risques climatiques. Par exemple, en partenariat avec la Sanasa Insurance Company Limited (SICL) au SRI Lanka, DID conduit un projet pilote visant à développer un mécanisme d’assurance récolte à indice climatique pour les producteurs de riz afin de les protéger contre les sécheresses et les inondations.

Des innovations sont également requises pour accroître l’accès aux services financiers, je pense notamment aux mécanismes qui peuvent élargir les conditions d’accès au crédit pour les populations moins nanties, ou aux produits d’épargne spécialisés. Le coupon pour achat d’intrants, si distribué formellement par les institutions financières au lieu privilégié de commerce des agriculteurs est un bon exemple d’innovation qui d’abord encourage à l’épargne, protège les sommes épargnées contre d’autres utilisations et a la capacité d’agir comme mécanisme de coordination au sein d’une communauté d’agriculteurs.

MM : Tout en ne sachant pas si le terme « innovation » est approprié, plusieurs mécanismes peuvent être cités :

  • les assurances « récolte » (expérimenté notamment par DECSI au Tigré) ;
  • la promotion de relations de collaborations et synergies entre la demande organisée de services financiers (organisations représentatives des producteurs) et l’offre (institutions de microfinance) comme SOS Faim l’expérimente au Mali dans la zone de l’Office du Niger avec les producteurs de riz du SEXAGON et le réseau KAFO JIGINEW ;

enfin, même s’il s’agit d’un sujet « tabou », la mise en place de mécanismes durables de maintien des taux d’intérêt à un niveau acceptable pour la productivité de l’agriculture, nous paraît pertinente. La mise à disposition pour des IMF de lignes de crédits à taux faible ou nul leur permet en effet d’adapter une tarification de services compatible avec la rentabilité et le risque des activités productives.

    9. Vous semble-t-il faisable et pertinent d’intégrer des critères de sécurité alimentaire des clients parmi les indicateurs de performances sociales des institutions de microfinance ?

IO : DID porte une attention particulière à la performance sociale, notamment à travers son projet d’équité des sexes et de performance sociale, conduit avec certaines IMF partenaires. Nous croyons que les probabilités de créer des bénéfices pour les clients-membres augmentent lorsque les IMF traduisent de manière effective un certain nombre de valeurs sociales. Ceci étant, l’aspect multidimensionnel de la sécurité alimentaire rend la mesure d’un tel indicateur fort complexe. Cette mesure devrait d’ailleurs plutôt relever de l’étude d’impact que de l’évaluation de la performance sociale. DID aurait tendance à privilégier l’évaluation de la performance sociale d’une IMF par l’utilisation d’indicateurs faisant consensus afin de contribuer aux efforts de transparence du secteur.

MM : A priori, cette idée nous semble intéressante. Mais nous ne voyons pas comment définir un ou plusieurs indicateurs facilement accessibles (comme c’est le cas pour l’outil SPI développé par CERISE) sans devoir mener des enquêtes d’impact plus lourdes.

Références

Zoom microfinance n°32 : La banque des paysans aux conditions des paysans, SOS Faim, nov. 2010

Zoom microfinance n°30 : Du micro-crédit classique à une approche solidaire et régionale, SOS Faim, mars 2010

Zoom microfinance n°27 : Desservir les zones rurales les plus reculées, SOS Faim, juillet 2009

Zoom microfinance n°11 : Etude d’impact de DECSI

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