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Kenya : à Kibera, « nous ne sommes pas morts du Covid-19 mais nous risquons de mourir de famine »

Dans sa minuscule masure en tôles de moins d’un mètre carré, Achieng Caroline découpe des épinards qu’elle emballe par petits paquets. Sur la table se mélangent bananes plantains, oignons, tomates, avocats, oranges, quelques épices, qu’elle doit encore trier avant de tenter d’aller les vendre dans le voisinage. Achieng, 43 ans, habite Kibera, dans le sud de Nairobi. Son business qui ne tient qu’à un fil et son quotidien précaire résument parfaitement la vie dans ce bidonville souvent présenté comme le plus grand d’Afrique. Sur quelques kilomètres carrés, 250 000 habitants, d’après les chiffres officiels – cinq fois plus selon d’autres sources –, s’entassent dans des maisonnettes de fortune construites pêle-mêle, condamnés à des conditions d’hygiène terrifiantes, le plus souvent sans eau ni latrines.