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Comment les Opérateurs d’Argent Mobile (OAM) peuvent-ils répondre aux besoins financiers des familles de migrants comme Yolande en Côte d’Ivoire?

En Côte d’Ivoire, l’attiéké, une semoule de manioc traditionnelle prisée de tous les Ivoiriens, fait l’objet d’importantes transactions et constitue la source de revenus de nombreuses femmes de niveau d’étude modeste qui ont fait de sa production une activité à part entière. De par leurs efforts physiques et malgré leurs faibles moyens, elles produisent, transforment et alimentent les marchés locaux et urbains en produits vivriers courants. Yolande  est une femme travailleuse, âgée de 46 ans, vivant dans le village de Tagoura à quelques kilomètres de Daloa, chef-lieu de la région, au Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire. Yolande qui a arrêté ses études après l’école primaire, travaille à son compte et vend de l’attiéké. Elle utilise fréquemment les services d’argent mobile. Yolande peut gagner jusqu’à 25 000 XOF (42 USD) par mois grâce à son activité. Mais ses revenus ne sont pas réguliers, ils varient pendant les fêtes et selon les saisons. En effet, pendant la saison des pluies, elle rencontre des problèmes de trésorerie. Cette saison coïncide avec la période de soudure, qui engendre une baisse de quantité de manioc et par conséquent entraine une augmentation des prix. En revanche, pendant les fêtes, l’activité augmente engendrant un besoin de fonds pour satisfaire la demande de ses clients. En cas de besoin urgent d’argent, Yolande n’a pas recours aux emprunts formels, elle emprunte auprès de ses proches. Toutefois, ses emprunts ne règlent pas tous ses problèmes de trésorerie.

Tous les mois, Yolande reçoit de l’argent de la part de son frère et sa grande sœur résidant en France. Ils lui envoient 100 000 XOF (170 USD) via un service de transfert d’argent qu’elle récupère au niveau d’une agence. Cette somme lui permet de compléter les dépenses courantes de son foyer : alimentation, factures, frais de santé et de scolarité des enfants. Elle économise tous les mois de l’argent sur son compte argent mobile. En une année, elle est parvenue à épargner 120 000 XOF (201 USD) pour participer à la construction de sa maison avec son mari.

Yolande ne dispose pas de compte bancaire et n’a jamais contracté de crédit auprès d’une institution financière en raison des longues procédures et des agios facturés pour la gestion des comptes, qu’elle juge trop élevés. En revanche, elle possède un compte d’argent mobile. À travers son compte, elle achète du crédit téléphonique, fait des transferts d’argent et paye ses factures d’électricité et d’eau. Les données transactionnelles fournissent des informations précieuses sur la façon dont les clients interagissent avec un produit au fil du temps.